Dans 4 jours, c’est Noël.
L’avantage de Noël, c’est que ça se passe en famille. On connait le scénario.
Parlons de la bûche. A Rio, elle serait Reine du carnaval. Indiscutable, indétrônable. Mais nous sommes en terre gauloise, et ici chacun est membre du jury. C’est l’armée mexicaine: tout le monde veut décider. C’est que l’on parle de tradition culinaire ma bonne dame. C’est du sérieux.
Il y a les pro-crème au beurre: « Sans bûche à la crème au beurre, c’est plus Noël. C‘est la vraie bûche, la seule. » Les autres la trouve grasse, lourde, écoeurante et ringarde.
Les fans de la bûche glacée diront que c’est plus frais et plus léger à la fin d’un repas riche.
Pour un Noël parisien, on rêve de commander une bûche griffée par un grand pâtissier de renom. Une de celles que l’on voit dans les magazines et à la TV.
Elle est glamour, raffinée, chic. En avoir une sur sa table le soir de Noël, c’est comme prendre l’ascenseur social, celui qui vous élève à un échelon du Pharaon. Ca doit être ça aussi, la magie de Noël.
Mais pour qu’elle arrive sur votre table, il faudra la mériter, être très – très motivé.
Réservez votre journée et mettez votre tenue de combat, celle des hautes expéditions polaires. Vous ferez la queue longtemps, dehors. Il fait froid à Paris en décembre.
Vous devrez défendre votre place dans la file d’attente. Le parisien même chic reste un français. Il essaiera de vous passer devant. Méfiez-vous.
Puis, vous vous battrez dans la pâtisserie pour récupérer votre commande mais aussi pour essayer d’en sortir. Vous lèverez vos bras haut, très haut pour maintenir hors de portée votre précieux dessert.
Là, vous amorcerez un début de doute « elle a intérêt à être super bonne.«
Oui, elle vous a coûté un bras et en plus elle est plus petite que dans votre imagination. Rappelez-vous « c’est un concentré de goûts, une explosion de saveurs, un hymne à la modernité, tout le monde ne peut pas en avoir », et c’est pour cela qu’elle est si chère.
Il faudra rentrer à la maison … en transports en commun. Est-il nécessaire que je vous décrive le métro parisien, le 24 décembre? Si c’est une bûche glacée, j’espère que votre pâtissier aura été assez prévenant en insérant votre précieux dessert dans un emballage isotherme. La RATP n’a pas jugé nécessaire d’équiper de clim’ ses rames de métro. Vous apprécierez votre tenue grand froid, blotti contre vos semblables. Sachez-le, j’ai testé, si vous avez bien choisi votre prestigieux pâtissier, ce sera un hymne au bonheur, une combinaison de délicatesse et d’enchantement. Vous entendrez chanter le coeur des anges.
Alors maintenant comment ça se passera chez moi?
Dimanche 23 décembre, toute ma famille arrivera de France. Nous serons 14 à la maison.
Ma belle-mère qui se retient depuis un mois, nous demandera, à peine son manteau enlevé: « on fait quoi pour dîner demain soir? »
Mon beau-père prudent lâchera, » j’ai amené une bûche à la crème au beurre. Je me suis dit qu’à Barcelone ils ne devaient pas savoir bien les faire« .
Ma belle-mère et ma mère seront d’accord pour dire que « si l’on pouvait trouver une bûche glacée, ça nous apporterait de la fraîcheur à la fin du repas ».
Ma soeur, parisienne à l’affût des dernières tendances me dira: « y’a pas un créateur pâtissier qui fasse des bûches sympas à Barcelone? »
Et moi, je ferai ma bûche aux oranges amères et airelles, dans sa version sans gluten. Personne ne saura qu’elle est sans gluten et est-ce bien important de le préciser? Savoir si je l’ai faite avec de la farine de riz ou de la farine de blé n’a aucune importance. Qu’elle soit exquise et coquette, c’est ce qui compte.
Je l’avais créée pour le site de Bayard presse, vosquestionsdeparents.fr, en version farine de blé – clic ici.
Elle est originale avec son irrésistible combinaison: l’acidité des airelles et la légère amertume des délicates notes d’oranges est rétablie par la douceur de la meringue italienne.
Je vous la propose en version sans gluten, accompagnée de conseils pour la faire avec des enfants, car il ne faut pas les oublier les enfants, c’est leur fête, non? – clic ici – vous pourrez l’imprimer.
Pour finir, comme tous les ans, notre dîner de Noël se terminera, avec plusieurs bûches, pour tous les goûts. Chacun goûtera, comparera, argumentera des avantages de l’une et de l’autre.
Les enfants, eux regarderont le temps tourner.
Allez les enfants, ne soyez pas impatients! Vous les ouvrirez vos cadeaux. En attendant, prenez le temps, dégustez votre bûche, c’est important aussi, c’est un moment privilégié en famille, une grande tradition française.