On se soucie de son poids, de son coeur, à la rigueur de ses tendons s’ils sont douloureux mais qui se soucie de sa rate?
Aujourd’hui, je suis mal en point à cause d’un virus du genre gastro. Je repense à mon dernier voyage en Thaïlande. Scotchée au lit par une méchante gastro que j’avais importée de France, j’avais cru finir au paradis des auteurs dès mon arrivée à l’hôtel.
Vaseuse, j’échangeais des SOS par SMS à ma copine Valérie infirmière: « STP envoie-moi rapidos le nom des molécules des médicaments anti gastro pour les acheter ici! Je crois que je vais mourir ». Ma trousse à pharmacie était dans mes bagages qui étaient eux-même à Moscou, suite à une erreur de transfert de la compagnie aérienne: spatsiva Aéroflot.
J’étais vêtue d’un manteau, d’une chapka, de gants fourrés de moumoute, d’un legging en laine, d’un gros gros pull, et de doc marteens avec d’énormes chaussettes. C’était le mois de février, nous avions fait un bref transfert à Moscou par -35°C et maintenant j’étais au paradis par + 35°C, malade. Avez-vous déjà ressenti cette impression si désagréable d’être totalement inadaptée au pays dans lequel vous vous trouvez?
Le personnel du petit hôtel où nous étions descendus me voyant si mal en point, me dit plein de gentillesse et de bienveillance « thaï food – good for you – we do for you – long to prépare but good for you« . A ce moment là, j’étais prête à avaler n’importe quoi et à croire en n’importe quelle divinité contre la promesse d’un instant présent meilleur.
Le cuisinier me prépara mon premier repas thaïlandais. Une soupe de riz absolument fabuleuse. Le bouillon était parfumé d’herbes dont les seules vapeurs aromatiques étaient thérapeutiques. Le riz qui a en juger par sa consistance fondante avait du cuire très très longtemps, quelques champignons, du gingembre, de la citronnelle, des herbes et me semble-t-il de quelques délicieuses gambas. Tout concourait à l’amélioration de mon état, les odeurs, le goût, la texture. Mon corps me disait MERCI.
Aujourd’hui, 7 janvier 2013, je suis chez moi, à Barcelone, mal en point de nouveau par une gastro que j’ai de nouveau importée de France.
Par une connexion cérébrale venue d’un profond instinct de survie, je cherche à retrouver le bien être que m’avait apporté ce délicieux bouillon. Mue par une force extérieure, je ressors le livre la « Cuisine du Tao ». Les recettes sont basées sur l’alimentation chinoise, elle-même basée, comme vous le savez sur le pouvoir des aliments pour nous guérir.
Je cherche la recette du Congee. J’en ai un vague souvenir mais je suppute (c’est un mot très moche mais, il faut le reconnaitre très classe à la fois) que c’est exactement elle qu’il me faut pour me retaper.
La recette ne contient ni sucre, ni sel. Je ne peux être que sceptique après 15 jours de festivités. Et quand l’auteur me demande: « pourquoi c’est bon? » certes je me juge en droit de me poser quelques questions. Ca vous inspire vous du riz blanc qui a cuit 2 heures dans l’eau, sans sel? Pour moi, c’est fade d’avance. Oui mais, nous explique-t-il, c’est bon pour la rate et l’estomac. Voilà qui m’illumine d’un coup. Commencer l’année en pensant à ma rate, c’est le signe qu’une nouvelle ère a commencé pour moi.
Je fais quelques recherches sur internet pour en savoir plus sur le congee. Et qu’est ce que j’apprends sur wiki? « Une des variétés de congee japonais okayu, le nanakusa-gayu appelé aussi porridge aux sept herbes qui ont pour fonction de protéger contre les mauvais esprits, est consommé le 7 janvier pour s’assurer la chance et la longévité pour l’année qui vient.
Mais quel jour sommes-nous? Le 7 janvier 2013. Congee pour tous aujourd’hui les enfants!
L’auteur de la cuisine du Tao nous donne de nombreuses façons d’agrémenter son congee pour le rendre plus sexy à nos papilles. Fenouil, abricots secs, miel, shiitake, poireaux, huile de colza associés au congee seront bienfaisants pour notre corps et notre esprit.
Mens sana in corpore sano ! Tel sera mon mantra pour 2013.
Ceci est un extra!
J’avais également envie de partager avec vous ce moment de grâce comme j’en ai vécu beaucoup lors de mon séjour en Thaïlande.
Cette photo, je l’ai prise sur l’île de Koh Yao Yai, avec mon appareil photo Lomo, d’où le grain particulier de la photo et la double exposition. Ce joli monticule de coraux et coquillages a été réalisé par une famille que j’ai supposée être thaïlandaise. Tous les 4 étaient très gracieux. La maman comme une fée bienveillante prenait des photos pendant que le papa s’amusait avec ses enfants. Un joli moment comme plein d’autres que j’ai vécu là-bas. J’avais juste envie de le partager avec vous.
PS: La photo du congee au début de l’article a été réalisée par une de mes photographes préférées, Claire Curt. J’ai travaillé plusieurs fois avec Claire et cela ne m’étonne pas qu’elle ait fait les photos de ce livre « Cuisine du Tao ».
Et moi je lis cette recette le 8 janvier!! Je m y mets des ce soir!